Accoucher sans péridurale : comment bien s'y préparer ?

Dans de nombreuses maternités, la péridurale est devenue plus ou moins la norme depuis les années 1980. Cette anesthésie consiste à insérer un petit cathéter souple entre deux vertèbres lombaires, à travers lequel un produit anesthésiant est injecté. Cela permet ainsi de bloquer la transmission de la douleur au niveau des nerfs rachidiens. Concrètement, avec la péridurale, la future maman ressent peu ou pas les contractions. Elle peut davantage se reposer, surtout si le travail est long. Si elle est bien dosée, elle peut cependant ressentir le besoin de pousser et la passage du bébé. Mais ce n'est pas toujours le cas en réalité.
Sans péridurale, la naissance se déroule sans ce blocage de la douleur, plus naturellement : la maman perçoit donc pleinement les contractions, la dilatation du col, la descente du bébé et l'envie de pousser. Cela lui permet de bouger librement, de se mettre dans différentes positions et de participer activement à la naissance de son bébé. C'est une expérience souvent décrite comme très intense.

Les motivations sont multiples et propres à chaque femme, à chaque histoire. Certaines souhaitent vivre un accouchement aussi naturel que possible, en respectant le rythme de leur corps et celui de leur bébé. D'autres veulent rester libre de leurs mouvements pour pouvoir marcher, s'accroupir ou utiliser un ballon de naissance.
Le fait de ressentir l'envie spontanée de pousser est également perçu comme un vrai atout : le corps sait souvent mieux que quiconque quand et comment amener le bébé au monde.
Certaines futures mamans veulent aussi éviter les effets secondaires potentiels de la péridurale, comme la baisse de tension, la sensation de jambes engourdies ou la limitation des positions. Enfin, il y a les raisons médicales (fièvre le jour J, allergies, troubles de la coagulation...).

Les avantages possibles :

• Une liberté de mouvement : possibilité de marcher, s'asseoir, s'accroupir ou changer de position à tout moment.
• Un travail parfois plus rapide : le mouvement et la gravité aident le bébé à descendre.
• Des sensations pleinement ressenties : progression du bébé, envie de pousser, expulsion.
• Moins d’interventions médicales : certaines études montrent moins de recours aux forceps ou à la ventouse en cas d'accouchement sans péridurale.
• Une récupération plus rapide après la naissance.

Les inconvénients :

• Une douleur parfois intense, surtout si le travail est long ou les contractions rapprochées.
• Une fatigue plus importante, liée à la gestion continue de la douleur.
• Nécessité d'une préparation solide pour rester confiante et garder le contrôle.

Un accouchement sans péridurale se prépare aussi bien physiquement que mentalement pour être dans les meilleures conditions le jour J !

Pour accoucher sans anesthésie, privilégiez un endroit adapté à ce type de naissance :

• Une maternité équipée d'une salle physiologique ou "salle nature" avec un lit modulable, un ballon, des cordes de suspension, une baignoire de dilatation…
• Une maison de naissance où l'environnement est chaleureux et l'accompagnement personnalisé. Si vous souhaitez finalement opter pour la péridurale, c'est possible car une maison de naissance est toujours accolée à un hôpital.
• Un plateau technique dans une maternité, qui permet à votre sage-femme libérale de vous accompagner pendant votre accouchement.
• Votre domicile, pour un accouchement entourée de votre sage-femme, en toute intimité. 

• Suivre une préparation à la naissance individuelle avec une sage-femme ou une doula.
• Explorer des techniques de gestion de la douleur comme le yoga prénatal, la sophrologie, l'hypnose ou le chant prénatal pour apprendre à respirer, se détendre et visualiser.
• Inclure le co-parent ou un proche dans la préparation : il pourra ainsi vous soutenir physiquement et émotionnellement le jour J.

Même avec la meilleure préparation, il est possible que la douleur devienne trop difficile à gérer. Se donner la possibilité de changer d'avis évite les regrets et la déception. Ce ne sera en aucun cas un échec.

Pour gérer la douleur pendant l'accouchement, plusieurs choses peuvent vraiment vous aider : 

• Une présence bienveillante avant tout : être accompagnée par une sage-femme à l'écoute et un co-parent attentif réduit considérablement le stress et aide à mieux supporter les contractions.
• La chaleur : un bain chaud, une douche chaude, une bouillotte est idéal pour détendre l'utérus et favoriser la dilatation.
• Une respiration consciente : inspirer profondément et expirer lentement, comme si vous souffliez dans une paille, pour oxygéner l’utérus et réduire la tension.
• Bouger et changer de positions : marcher, s'accroupir, se balancer sur un ballon… Changer de position favorise la descente du bébé et soulage la douleur. Alors, cherchez celles qui vous conviennent le mieux et qui vous soulagent efficacement. 
• Un massage au niveau du sacrum : masser cette zone du corps permet d'atténuer la douleur. Pour cela, rien de plus simple: mettez vous à 4 pattes et prenez appui avec vos bras sur un ballon de grossesse. Demandez ensuite au co-parent ou à la personne qui vous accompagne de poser sa paume de main sur votre sacrum (os qui relie la colonne vertébrale au bassin) et d'exercer une pression dessus à chaque contraction. N'hésitez pas à demander à un professionnel de santé de vous montrer le geste exact.
• D'autres méthodes douces peuvent aussi vous aider : l'hypnose, la sophrologie, le chant prénatal, l'acupuncture...

En théorie, toute femme enceinte peut envisager un accouchement sans péridurale. Mais dans les faits, certaines situations nécessitent un suivi médical renforcé, rendant l'anesthésie plutôt recommandée.
C'est le cas par exemple si la grossesse présente des complications (hypertension sévère par exemple...) ou en cas de grossesse multiple...
À l'inverse, en l'absence de complications et avec un environnement favorable, l'accouchement physiologique est possible et peut se dérouler dans d'excellentes conditions. Votre corps est fait pour ça, faites-lui confiance !
L'idéal reste d'en discuter avec votre sage-femme ou votre gynécologue afin d’établir ensemble un projet de naissance qui vous ressemble. Vous pourrez également en parler avec l'anesthésiste lors du 8e mois car même si vous ne souhaitez pas la péridurale cette consultation est obligatoire.