
Sevrage allaitement : comment arrêter d'allaiter en douceur ?
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Que ce soit parce que vous vous apprêtez à reprendre le travail, que votre bébé va être gardé ou simplement parce que vous avez décidé qu'il était temps de sevrer votre enfant, l'arrêt de l'allaitement n'est jamais facile, ni pour votre bébé, ni pour vous. Entre le lien affectif fort tissé lors des tétées, les habitudes qui se modifient et les émotions parfois contradictoires, cette étape peut sembler vraiment difficile.
Alors, comment s'y prendre pour que le sevrage se passe en douceur ? Quand démarrer le sevrage, comment gérer les tétées nocturnes ou celles que bébé refuse de remplacer par un biberon ? Comment préserver le lien tout en accompagnant cette transition alimentaire et émotionnelle ? Dans cet article, on vous guide pas à pas pour vivre cette étape sereinement, en respectant votre rythme et celui de votre bébé.
Sommaire
Le sevrage de l'allaitement correspond à la période durant laquelle votre bébé va cesser progressivement de téter. Il ne s'agit pas seulement d'un changement alimentaire mais d'une véritable étape symbolique.
Pendant des semaines ou des mois, les tétées ont rythmé votre quotidien : elles nourrissaient votre bébé, mais elles offraient aussi un cocon de tendresse, de réconfort et de contact en peau à peau. Le sevrage, c'est accepter que ce lien évolue tout en restant aussi fort.
Il peut être initié par vous, parce que vous ressentez le besoin de passer à une autre étape ou venir naturellement de votre bébé, c'est ce qu'on appelle le sevrage naturel. Quelle qu'en soit la raison, l'important est que cette transition se fasse en douceur, à votre rythme et à celui de votre enfant.
Il n'y a pas de moment universel pour débuter le sevrage. Chaque duo maman-bébé a son propre rythme et sa propre histoire.
Avant 6 mois, le lait maternel reste l'aliment exclusif recommandé par l'OMS. Cependant, il arrive parfois que sevrer bébé doive se faire avant ses 6 mois pour passer au lait infantile. Ne culpabilisez pas si c'est le cas et soyez fière de ces quelques mois d'allaitement partagés avec votre enfant. Si besoin, n'hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de santé.
Après 6 mois, votre bébé commence à découvrir les aliments solides avec la diversification alimentaire. Le sevrage peut alors s'inscrire naturellement dans cette période d'évolution. Il ne s'agit pas de tout arrêter mais de laisser la place à de nouvelles découvertes.
Et si vous n'êtes pas prête ? Rien ne presse. Tant que vous vous sentez bien dans l'allaitement, n'hésitez pas à continuer le plus longtemps possible. L'essentiel est de rester à l’écoute de vos besoins et de ceux de votre bébé.
la marque en moins, l'info en plus : si votre bébé refuse temporairement le sein, il ne s'agit pas forcément d'un sevrage définitif. Cette grève de la tétée peut survenir pour plusieurs raisons : fatigue, maladie, poussée dentaire ou simplement changement dans ses besoins. Elle est souvent passagère. Bébé reprendra le sein dès qu'il se sentira prêt. L'important est de continuer à proposer le sein sans pression et demander l'avis d'un professionnel si besoin.
Une fois votre décision prise, mieux vaut, dans la mesure du possible, étaler le sevrage sur plusieurs semaines. En effet, plus la transition sera douce, plus elle sera sereine pour votre bébé, mais aussi pour vous.
Un arrêt brutal (sauf raison médicale évidemment) peut être déroutant pour un tout-petit qui n'est pas encore prêt à changer ses repères. Il peut aussi provoquer pour vous des engorgements douloureux ou un inconfort au niveau de la poitrine.
Pour amorcer cette étape en douceur, vous pouvez commencer par tirer un peu de lait maternel et le proposer au biberon : c'est ce qu'on appelle l'allaitement mixte. Cela permettra à votre bébé de s'habituer d'abord à la tétine, puis progressivement au changement de goût du lait. Vous pourrez ensuite remplacer, petit à petit, certaines tétées par des biberons de lait infantile.
En général, prévoir 3 à 4 semaines pour un sevrage complet et progressif permet de respecter le rythme de chacun.
Pour éviter de trop chambouler votre bébé, commencez par retirer les tétées les moins importantes en premier.Vous pouvez par exemple suivre cet ordre :
la tétée de l'après-midi
puis celle du midi
ensuite la tétée du soir
et enfin celle du matin, souvent la plus riche et la plus attendue.
Le bon rythme dépendra de votre situation : certaines mamans préfèrent laisser environ une semaine entre chaque suppression de biberon, d'autres iront un peu plus vite si leur corps le permet. L'essentiel est de rester à l'écoute de vos sensations : dès que vos seins sont plus souples et que la tension diminue (généralement après deux ou trois jours), vous pouvez envisager de passer à l'étape suivante.
Et si vous souhaitez conserver quelques tétées, par exemple le matin et le soir, c'est tout à fait possible ! Ce sevrage partiel peut durer des semaines, voire des mois, tant que vous et votre bébé y trouvez votre équilibre.
En cas de doute ou si la lactation baisse plus vite que prévu, une consultante en lactation ou une sage-femme pourra vous guider pour ajuster le rythme et maintenir les tétées que vous souhaitez conserver.
Le choix du lait infantile après l'allaitement dépend surtout de l'âge de votre bébé.
Entre 6 et 12 mois, tournez-vous vers un lait de suite 2ᵉ âge.
À partir d'un an, un lait de croissance peut prendre le relais jusqu’à environ 3 ans.
Pour bien choisir, vérifiez que le lait :
respecte les normes de sécurité et de composition de lait infantile pour les nourrissons.
contient des acides gras essentiels (DHA, ARA), du fer et des vitamines.
affiche un taux de protéines modéré, plus proche du lait maternel.
et, idéalement, si vous le souhaitez, soit issu de l'agriculture biologique.
N'hésitez pas à demander l'avis de votre pédiatre pour choisir le lait infantile adapté à votre bébé.
la marque en moins, l'info en plus : les laits dits "relais" ne sont en réalité que des allégations marketing et n'apportent pas d'avantages nutritionnels supérieurs aux laits infantiles classiques.
Même en douceur, le sevrage peut s'accompagner de difficultés physiques et émotionnelles, c'est tout à fait normal et parfois difficile à vivre.
Vous pouvez ressentir une tension dans les seins ou un engorgement. Pour vous soulager :
Exprimez un peu de lait manuellement sous la douche (chaude) pour détendre votre poitrine sans relancer la lactation.
Appliquez des compresses froides.
Portez un soutien-gorge confortable, pas trop serré.
En cas de douleur persistante, de rougeur ou de fièvre, consultez : cela peut être le signe d'une mastite.
Misez sur des herbes aromatiques ou des plantes qui freinent la production de lait : le persil, la menthe, la sauge. N'hésitez pas à consommer des tisanes tout au long de la journée.
la marque en moins, l'info en plus : aucun médicament n'est utile pour stopper la lactation. En effet, le sevrage est un processus physiologique : c'est parce que bébé va moins téter que la production de lait va baisser.
Le sevrage réveille souvent des sentiments contradictoires : soulagement, tristesse, nostalgie, voire culpabilité. C'est normal. Mais rassurez-vous, ce lien intense avec votre bébé ne disparaît pas, il évolue. Faites-vous accompagner si vous en ressentez le besoin.
Vous pouvez aussi observer certains changements chez votre bébé : pleurs, demandes plus fréquentes de câlins ou sommeil perturbé (régressions, réveils nocturnes, endormissement difficile). C'est normal, bébé a un besoin accru de sécurité et de proximité pendant cette période. L'attention et la patience sont vos meilleurs alliées. N'hésitez pas à lui expliquer ce qu'il se passe, pourquoi désormais il prendra des biberons de lait et passez des moments privilégiés avec lui. Il a besoin de sentir que vous ne vous éloignez pas de lui malgré l'arrêt de l'allaitement.
Il arrive souvent que certains bébés refusent le biberon, surtout s'ils sont habitués au sein. Pour faciliter cette transition :
Essayez différentes tétines, biberons ou contenants (DAL pour les bébés qui tètent encore le doigt, tasse d'apprentissage, cuillère, verre adapté).
Proposez le biberon à un moment de calme, quand bébé est détendu et qu'il a faim.
Laissez le co-parent ou une autre personne proposer le biberon pour éviter à bébé de chercher le sein.
Soyez patiente sans jamais forcer : il est normal que bebe n'accepte pas le biberon tout de suite.
Les tétées nocturnes peuvent être particulièrement difficiles à supprimer. C'est normal, elles représentent souvent un moment de réconfort important pour bébé et sont souvent liées au sommeil. Pour les gérer :
Réduisez progressivement leur fréquence, plutôt que de les supprimer d'un coup.
Proposez d'autres formes de réconfort que la tétée au moment de l'endormissement : câlins, berceuse, peau à peau ou simple présence. En effet, lorsque bébé se réveille nuit, il va chercher à retrouver ses conditions d'endormissement habituelles donc s'il a l'habitude de téter, il va avoir besoin de prendre le sein pour se rendormir.
Vous pouvez remplacer certaines tétées par un biberon si bébé a encore besoin de manger la nuit.
L'objectif n’est pas d'arrêter brutalement, mais d'accompagner bébé en douceur.
Quelques indices peuvent vous aider à reconnaître le bon moment:
Votre bébé tète moins souvent ou semble s'intéresser davantage aux aliments solides.
Vous sentez que l'allaitement devient plus contraignant et vous avez envie d'arrêter tout simplement.
Les tétées deviennent plus brèves ou moins fréquentes.
Un sevrage réussi est celui qui respecte votre rythme et celui de votre bébé, sans pression ni culpabilité.
Informez votre bébé, même s'il est très petit, pour le rassurer.
Sevrez bébé progressivement, étape par étape, sur plusieurs semaines.
Conservez les tétées les plus importantes, celles du matin et du soir et supprimez les autres petit à petit.
Cherchez du soutien : consultante en lactation, sage-femme, généraliste, PMI...
Prenez soin de vous autant physiquement qu'émotionnellement et avancez à votre rythme et celui de votre bébé.
Quand vous en ressentez le besoin ou quand votre bébé montre qu'il est prêt. Il n'y a pas d'âge idéal ni de règle universelle.
Il n'existe pas de durée idéale : vous pouvez allaiter aussi longtemps que vous et votre bébé en avez envie. Le lait maternel reste un aliment complet et bénéfique tant qu'il fait partie de l'alimentation de votre enfant, même après la diversification.
Certaines mamans choisissent d'arrêter autour d'un an, d’autres poursuivent plus longtemps, parfois jusqu'à deux ans ou davantage. L'essentiel est que ce choix corresponde à votre rythme, à vos besoins et à ceux de votre bébé, sans pression extérieure, ni dans un sens ni dans l'autre.
Réduisez les tétées progressivement. Si vos seins sont tendus, exprimez un peu de lait manuellement pour vous soulager sans stimuler davantage la lactation.
Proposez-le à un autre moment, dans les bras d'une autre personne ou avec différents contenants. Soyez patiente car il faut parfois plusieurs essais pour que bébé accepte le biberon.
Oui, en anticipant : tirez du lait si nécessaire, conservez les tétées du matin et du soir et adaptez le rythme progressivement.
Oui, il est possible de relancer l'allaitement si vous regrettez d'avoir arrêté ou si vous avez dû faire une pause (par exemple en cas d'hospitalisation). Il suffit de remettre bébé souvent au sein et de vous faire accompagner si besoin par une consultante en lactation.
La marque en moins rappelle que, conformément aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'allaitement maternel exclusif est la meilleure option pour nourrir un bébé jusqu'à 6 mois, le lait infantile restant une alternative sûre lorsque l'allaitement n'est pas possible.
Crédit photo © https://www.aliceliloue.com/